mardi 29 août 2017

Tel le phoenix, le Capitalisme se régénèrera toujours.


On lit souvent que le capitalisme est malade, qu'il est moribond, qu'il va mourir.

Je pense que, bien au contraire, il est en parfaite santé et qu'il ne s'est jamais porté aussi bien.

Il suffit pour s'en convaincre de regarder la forme florissante de ceux qui en profitent. Ils n'ont jamais été aussi riches, et leurs avoirs grossissent de manière exponentielle à chaque seconde.

Les transactions financières sont tellement importantes que de nouvelles monnaies ont été inventées pour éviter de donner le vertige aux esclaves qui n'en jouissent pas.

Un seul exemple pitoyable, la transaction de Neymar entre le Barça et le PSG : 220.000 .000 € pour un salaire annuel de 30.000.000 € soit 2.500.000 € mensuel à comparer avec le salaire moyen1 mensuel d'un employé français : 1.700 €. Le footeux tape dans un ballon pour 1470 salaires moyens.

L'argent coule à flot, mais cette démesure, cette obscénité n'a pas l'air d'interpeller l'opinion publique qui semble subjuguée par des choses aussi insignifiantes qu'un numéro 10.

Le capitalisme, système ultime de l’économie de marché2 associée à la confiscation des terres et des moyens de production, c'est l'accumulation de richesses. Ce n'est pas nouveau, c'est certainement, même, consubstantiel à l'homme et aussi vieux que son apparition sur la terre.

Plus près de nous, vers 350 avant notre ère, Aristote3 dénonçait déjà l'accumulation des richesses chez ses contemporains.

Les procédés se sont modernisés, mais l'aboutissement reste le même et il n'a jamais été aussi triomphant.

Ce n'est pas le capitalisme qui est en crise, c'est le système sociétal.

Faute d'un système de substitution, il n'a jamais été aussi fort ; quand il se grippe, il fait appel à la poche des prolétaires4 qui abusés par le syndrome TINA et le langage libéral succombent. On peut d'ailleurs, légitimement, s'interroger si ce n'est pas au travers des crises qu'il se renforce.

En effet, s'il est fiévreux, tous les gouvernements, tous les organismes internationaux se penchent à son chevet pour le doper, pour le perfuser avec le sang des volontaires désignés d'office et faire repartir de plus belle la machine à profits et à privilèges en oubliant toutes les belles promesses.

Édifier sur du virtuel, il n'endosse jamais de responsabilités, s'il est malade, c'est par la faute des politiques qui alors servent de fusibles. Pour s'en convaincre, il suffit d’écouter le propos de Pierre Gattaz qui réunit actuellement les chefs d'entreprise à l'université d'été du Medef. Le patron des patrons français en appelle à la responsabilité du président Macron de ne pas reculer devant l'opinion sur la réforme du Code du travail. Par ailleurs comme le capitalisme s'est mondialisé, il est transpolitique, il s’accommode aussi bien des démocraties que de la pire des dictatures.

Il ne connaît aucun sentiment aucune vertu, l'humanisme lui est complètement étranger ; pour le capitalisme, seul compte l’arithmétique : addition, multiplication mais aussi division pour mieux dominer et le mot « partage » le fait hurler de fureur. Il a d'ailleurs réussi à pervertir ceux qui oublient qu'ils ont été miséreux et ne veulent plus partager, répétant cette triste litanie : « s'ils sont pauvres c'est de leur faute ! ».

En dernier ressort, il lui reste un chantage monstrueux : la guerre.

La guerre comme moyen d'aplanir les résistances, de faire courber l'échine aux plus récalcitrants, et comme variable d'ajustement au problème démographique mondial. Tous les plus fallacieux prétextes sont alors bons pour entraîner la populace à en découdre.

Le capitalisme sortira encore vainqueur, et la masse passive, comme un seul homme « retroussera ses manches » pour recommencer un nouveau cycle de servitude.

Seul un grand idéal humaniste, une utopie pourrait avoir raison du capitalisme, mais pour réussir, cette utopie doit commencer par changer l'homme.

Jean-Claude VITRAN

1    https://www.toutsurmesfinances.com/argent/a/salaire-median-salaire-moyen-en-france-montant-brut-et-net-evolution
2   L'économie de marché est un système économique qui consiste à prendre les décisions en fonction de l'offre et de la demande dans le cadre d'un marché libre, afin de générer de la valeur ajoutée.
3   La chrématistique est une notion créée par Aristote pour décrire la pratique visant à l'accumulation de moyens d'acquisition en général, plus particulièrement de celui qui accumule la monnaie pour elle-même et non en vue d'une fin autre que son plaisir personnel.
4   Le prolétaire ne possède ni capital ni moyens de production et doit donc, pour subvenir à ses besoins, avoir recours au travail salarié. Le prolétariat ne se réduit donc pas au stéréotype de l'ouvrier en blouse bleue ni du travailleur souillé des mines, mais recouvre l'ensemble des êtres humains qui doivent se soumettre à un travail salarié, quel que soit leur niveau de vie et le niveau de leur salaire. (Wikipédia)

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