mardi 24 mars 2015

Est-on condamné à ne pas voter comme on pense ?


"Un bulletin de vote est plus fort qu'une balle de fusil."
Abraham Lincoln, 1856
Encore faut-il qu'on ne détourne pas ce bulletin de son objet...

1 électeur sur 2 ne s'est pas déplacé. Commentaire des médias : on a mieux voté qu'en 2011.
En 2011, on votait dans un canton sur 2 ; ce n'est pas comparable !
La réalité est telle : le désaveu démocratique reste entier.
Et les conséquences sur le résultat final seront lourdes.

Le gouvernement est une troisième fois sanctionné. Le PS limite les dégâts affirment les gazettes !
Pour les porte-parole socialistes, c'est la faute des autres qui ont divisé « la gauche »
La réalité est telle : depuis 2012 le reflux du vote de gauche est constant.
Les électeurs du PS abandonnent un navire qui ne vogue plus pour eux.

Le Front national, selon les sondages, devait être en tête. Résultat : il est en 3e position !
Il n'empêche que le tripartisme s'est installé : UMP-PS-FN...
La réalité est telle : les électeurs sont piégés par une loi électorale scélérate.
12,5% des inscrits, (soit autour du quart des exprimés) bipolarisent le second tour.

On ne parle, sur les ondes, que de gauche, de droite et de Front national.
Les autres sensibilités politiques ne comptent guère !
La réalité est telle : la voie électorale pour faire émerger la démocratie s'est bouchée.
La tentation est alors grande pour les citoyens de casser le système en votant FN !

On a fait silence radio sur le vote blanc, désormais comptabilisé mais encore peu employé !
Qui ne veut pas de la fausse gauche, de la droite dure ou du nationalisme fascisant est paralysé.
La réalité est telle : il n'est plus possible de voter comme on pense.
Les électeurs sont guidés vers les sentiers battus afin qu'ils votent non pas pour mais contre...

Les médias présentent l'anticapitalisme et l'écologie comme utopiques.
Les « partis de gouvernement » sont impuissants à changer la situation dont souffre le peuple.
La réalité est telle : l'impuissance s'est abattue sur les citoyens.
Ou ils ne votent pas ; ou ils pratiquent « l'antitoutisme » avec le FN ; ou bien... ils se résignent.

Le formatage entrepris par les grandes entreprises de communication font régner le mensonge.
On ne veut mesurer que les suffrages exprimés !
La réalité est telle : on veut que les non-votants soient politiquement annihilés, culpabilisés.
Comme les pauvres, les abstentionnistes seront jugés responsables de leur sort.

Le jargon de nombre des journalistes et des experts en communication est codée.
Ne pas vouloir entrer dans le jeu politicien serait être un mauvais citoyen !
La réalité est telle : on veut interdire toute velléité de sortir du système économico-politique.
Briser le carcan électoral qui nous assujettis est devenu une urgence citoyenne.

Ni sondages, ni expertises, ni enquêtes, ni « éléments de langage » n'explorent la politique.
Au contraire ils la formatent, la conditionnent, la déterminent, la plient au vouloir des chefs...
La réalité est telle : former peut déformer, formater, rendre conforme ou informe.
Rendre l'opinion malléable, plastique, docile, gouvernable est devenu l'objectif des puissants.

La propagande ou « bourrage de crâne » a pour but de nous convaincre de ne rien changer.
« Changer » le changement, revient à y renoncer à revenir en arrière.
La réalité est telle : réformer c'est supprimer, détruire le changement
Le combat culturel est devenu le premier engagement politique.

"On peut tromper une partie du peuple tout le temps
et tout le peuple une partie du temps,
mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps."
...Toujours d'Abraham Lincoln

Encore faut-il que le peuple refuse de se laisser embarquer sur le bateau de Panurge


Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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