Entre un socialiste privé
de socialisme (au PS), un libéral dur ou mou (au sein du conglomérat
UMP-UDI-MODEM-Divers Droite) et un néofasciste nationaliste et
antitoutiste (qui représente le FN), il n'est aucun choix
possible, au second tour des départementales, dans la plupart des
cantons.
Le paysage électoral a
été nettoyé par l'élimination, le plus souvent, des candidats des
autres formations politiques (ceux d'une gauche réelle mais à la
dérive – qu'il s'agisse soit du PCF, du PG, ou d'autres
groupuscules, ou ceux des écologistes, pour certains tentés par le
retour au gouvernement ! – ).
La France s'est
« droitisée » et le tandem Hollande-Valls aura achevé
le travail bien engagé par Nicolas Sarkozy. Les électeurs de
gauche, frustrés, ne peuvent s'y retrouver : ils ont été
trahis. Ils ne savent comment sortir de cette impasse idéologique
et politique qui les détourne de voter comme ils pensent.
Les appels à l'unité de
la gauche sont dérisoires voire pervers puisque l'on ne pourra
recoller ce qui a déjà été cassé. Voter « pour limiter les
dégâts », quand se profile la menace d'une élection d'un
candidat FN, mais quitte à renforcer le clan des partisans d'un
capitalisme décomplexé, est une solution du désespoir que beaucoup
vont écarter.
Que faire d'autre alors ?
L'élection départementale 2015 est d'ores et déjà perdue pour la
gauche. L'implantation du FN est chose faite, même s'il ne devait
diriger aucun département. Il faut donc ouvrir et élargir un
nouvel espace politique : celui des électeurs, très
majoritaires, qui ont dit non à l'offre électorale offerte, en
s'abstenant de continuer à participer au système politicien qui les
broie.
Ceux qui n'ont pas voté,
comme ceux qui ont voté blanc, et même une partie de ceux qui ont
voté Front national se sont écartés du bipartisme qu'une loi
électorale scélérate voulait renforcer, au moyen du barrage aux
candidats n'obtenant pas, au premier tour, 12,5% des inscrits !
Puisque les votes blancs, depuis la loi du 21 février 2014 (qui a commencé de s'appliquer le 1er avril 2014),
sont désormais comptabilisés à part, il devient possible de dire son refus d'une fausse
alternative : ou bien rester hors du jeu politique ou bien se
contenter de voter pour le moins mauvais ! Il faut
commencer, dès à présent, à donner un nouveau sens au vote blanc,
soit en plaçant un bulletin vierge dans l'enveloppe, soit en
laissant l'enveloppe vide. C'est, du reste, un geste simple.
Créer une attitude
nouvelle pour les abstentionnistes ou déclencher une attitude
nouvelle de la part des électeurs qui ne veulent pas faire un choix
heurtant leurs convictions : telle est la possibilité offerte
par le vote blanc qui va, enfin, permettre de séparer les bulletins nuls,
invalides, des bulletins et enveloppes sans désignation,
valides.
Certes, les bulletins
blancs ne seront pas encore, cette fois, des suffrages exprimés (par
peur, ont jugé les parlementaires, que ce soit, parfois, le vote
blanc qui passe avant le vote nominal). Pourtant, connaître le
nombre d'électeurs qui ne se prononcent pas et pourtant auront voté,
sera plus qu'une information mais sera l'expression d'une volonté
politique très éclairante.
Sortir le pays du
bipartisme (PS-UMP) ou du tripatisme (PS-UMP plus FN !) exige que soit
crié : nous ne jouons pas à ce jeu là. Nous votons et
voterons. Nous ne voterons plus jamais autrement que comme nous
pensons. Si cela devenait impossible, désormais, nous
voterions blanc.
Jean-Pierre Dacheux
et Jean-Claude Vitran
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