Le
4 novembre dernier, les électeurs étasuniens ont voté pour
renouveler la Chambre des représentants et une partie du Sénat.
Les
entreprises françaises ne sont pas restées en dehors de l'élection.
Elles ont soutenu en majorité les candidats du parti Républicain,
voire même les plus extrêmes d'entre eux en matière de droits des
minorités ou d'écologie.
Des
entreprises du CAC 40 comme Sanofi, GDF Suez, Lafarge, Vivendi ou
Areva1
soutiennent des candidats du tea party (extrême droite) qui nient la
réalité du changement climatique, militent pour le créationnisme,
l'homophobie et l'expulsion des immigrés et sont contre toutes
formes de régulation environnementale.
En
arrière plan de ces manoeuvres se cache le futur traité de
libre-échange entre l'UE et les USA et le besoin d'empêcher toutes
nouvelles législations contraignantes en matière financière,
sociale et environnementale.
Depuis
2012, il n'y a plus de barrières au financement des partis
politiques et de nombreux systèmes se sont mis en place : sociétés
spécialement créées dans ce but, organisations à but non
lucratif, associations professionnelles. La Chambre de commerce
étasunienne est devenue une véritable machine de guerre financière
au service des candidats républicains.
Voici
la liste des 20 entreprises françaises les plus actives à
Washington en matière de lobbying (dépenses en millions de dollars)
Sanofi
: 36,5 - Airbus : 19 - Vivendi : 15 - Renault-Nissan : 11,5 -
Arcelor-Mittal : 8 - Alsthom : 7,5 - Alcatel-Lucent : 6 - Safran : 6
- Michelin : 5 - SNCF : 4 - AXA : 4 - Areva : 3,5 - Arkema : 3 -
Sodexo : 3 - Pernod-Ricard : 3 - Lafarge : 3 - Air Liquide : 2,5 -
GDF Suez : 2 - Thales : 2 - Veolia : 1,5
Ces
entreprises, qui pratiquent le lobyying outre-atlantique pour empêcher
le vote de lois contraignantes, sont les mêmes qui soutiennent
majoritairement les candidats du parti Républicain.
Les
entreprises françaises ne sont pas les seules à s'intéresser aux
élections américaines, les entreprises britanniques et suisses
participent aussi à des hauteurs financières plus importantes
encore.
Les
orientations de ces entreprises, dont certaines sont majoritairement
ou partiellement propriété de l'Etat français, qui encouragent le
parti Républicain, ses visions néolibérales et son radicalisme
d’extrême droite peuvent inquiéter.
Quelle
attitude adopteront-elles demain en France et en Europe ?
Jean-Claude VITRAN et Jean-Pierre DACHEUX
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