mercredi 2 janvier 2013

Bonne année 2013, quand même ?


Les voeux sont comme les promesses, ils n'engagent que ceux qui y croient ! Mais, chaque année, les vœux des personnages politiques nous surprennent.

Une question se pose : croient-ils vraiment en ce qu'ils nous souhaitent ou, par pure démagogie et simple recherche de la quiétude sociale, essaient-ils seulement de nous convaincre que demain sera mieux qu'aujourd'hui ?

Comme son homologue allemande, le président français, tel l'enchanteur Merlin voudrait, comme par magie, nous persuader que le chômage va se résorber, fin 2013.

Mais « mon pauvre François », il n'y a que toi et ton gouvernement pour donner à croire en un rêve pareil !

Tout le monde sait que le chômage ne reculera pas, ou si peu. Nous sommes, depuis le mitan des années 1970, entrés dans un nouveau cycle dans lequel les gains de productivité, les évolutions technologiques, l'automatisation des fabrications réduisent la quantité totale de travail humain et cette constatation est un postulat immuable. La valeur travail, telle que nous l'avons connue et à laquelle nous tenions, ne serait-elle pas en passe de devenir obsolète ?

Les pseudo « experts » continuent de rechercher des solutions dans la croissance, mot dont ils se gargarisent.

Mais, comme on le constate aujourd'hui, sans avoir besoin de sortir des grandes écoles, les seuls pays en croissance sont les pays en voie de développement, là où l'on emploie une main d'œuvre très bon marché, pour un salaire de misère, où l'on se moque du droit du travail, où l'on n'a pas de couverture sociale ni de systèmes de retraites. Ce qui, non plus, ne saurait durer.

Les Français, comme les autres Européens, sont-ils prêts à réduire leurs salaires, à supprimer une partie de la solidarité sociale, à modifier considérablement leur système de retraites, à régresser d'un siècle ? 
Pourtant, c'est le lot de la Grèce et c'est ainsi que cela se passera aussi chez nous si nous continuons à écouter les sirènes gouvernementales ou médiatiques.

À moins de changer fondamentalement les règles du jeu, embaucher toujours moins de personnes au travail aura pour conséquence de ne plus pouvoir équilibrer la sécurité sociale, de ne plus pouvoir payer les retraites par répartition, et de supprimer les miettes de solidarité qui perdurent encore.

Alors, pourquoi taire la réalité et faire de la cérémonie des vœux un catalogue de contre-vérités ?

Les Français seraient-ils des crétins qui ne peuvent pas comprendre que notre société change durablement et profondément, ou bien seraient-ils gouvernés par des crétins qui ne voient pas que toutes les sociétés changent ?

Archaïque, le pouvoir socialiste, tournant le dos à son propre passé, semble incapable d'aller y chercher les propositions permettant d'affronter la révolution sociétale qui est en marche.

Les problèmes sont considérables et il est impérieux de reconsidérer le fonctionnement de nos sociétés. Beaucoup d'intellectuels, âgés mais expérimentés, qui ne sont pas des imbéciles, le clament, (Albert Jacquard, Stéphane Hessel, Michel Serres, Edgar Morin1, etc …). Il nous faut changer de modèle économique, revoir la répartition des revenus, intégrer tous les apports de l'écologie, élever progressivement la solidarité et la justice sociale au niveau de l'échelle mondiale et en finir avec la pensée dominante, car, si nous ne le faisons pas, et rapidement, nous allons périr. 
 

Ou bien nos gouvernants sont aveugles, rigides et crispés sur des modèles dépassées, ou bien, ils se moquent de nous et nous mentent.

Reprenons les propos du Manifeste Roosevelt de 2012 : « Hélas, nos dirigeants semblent totalement dépassés : ils sont incapables aujourd'hui de proposer un diagnostic juste de la situation et incapables, du coup, d'apporter des solutions concrètes, à la hauteur des enjeux. Tout se passe comme si une petite oligarchie intéressée seulement par son avenir à court terme avait pris les commandes."

Cette « petite oligarchie » doit comprendre qu'aujourd'hui, on n'a plus le temps, qu'il faut du nouveau, que le temps de l'indignation est passé et qu'arrive celui de la révolte.

Jean-Claude VITRAN et Jean-Pierre DACHEUX 

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