mercredi 9 mai 2012

L'avenir s'est rouvert en France, le 6 mai. Quel rôle allons-nous y jouer ?

 
Le 6 mai, avec le succès électoral de François Hollande, une page grise de notre histoire de France s'est tournée. La page nouvelle à écrire, qui n'est pas même prévisible, va-t-elle permettre d'ouvrir des éventualités qui n'étaient pas encore envisageables,voici quelques jours ? Grands sont les espoirs et les dangers mêlés !

Le retrait de Nicolas Sarkozy nous satisfait non pas principalement parce que sa personne était devenue insupportable, mais parce que sa politique, sans rien masquer, allait dans la direction nationaliste, antisociale et antiécologiste pouvant conduire la France et l'Europe vers de multiples violences larvées ou aiguës.

Les questions dont dépend notre sort, lequel n'est décidément plus strictement national, ne pouvaient trouver leurs réponses dans une élection confortant le présidentialisme et la démocratie d'opinion.

Nous avons l'ambition de poser des questions qui sont déterminantes et passent avant la recherche de changement du personnel politique.

On n'échappera pas, ainsi, à la remise en cause des choix énergétiques, et notamment nucléaires, que rencontre le Japon mais aussi nombre de pays européens qui ne veulent plus se retrouver sous l'épée de Damoclès d'un accident fatal, du type Tchernobyl ou Fukushima.

On n'échappera pas davantage au réexamen de notre politique de défense qui, elle aussi, dépend d'une orientation nucléaire surannée et ne peut plus se penser dans un cadre national strict. L'abandon unilatéral par la France de notre force de frappe, qui allégerait nos dépenses et ouvrirait une nouvelle ère dans les relations internationales, apparaît comme l'une des urgences à traiter.

On n'échappera jamais plus à ce que le réchauffement climatique signifie : la surconsommation et le gaspillage universels qui nous font produire à tout-va sans que les besoins essentiels d'une population mondiale en augmentation ne soient, partout, satisfaits.

On n'échappera donc pas à la question que les hommes politiques de gauche comme de droite éludent : l'impossibilité de relancer la croissance que nous avions connue par le passé, tout en continuant à se fermer les yeux sur les limites planétaires que l'humanité a enfin rencontrées depuis que nous savons que les ressources non renouvelables s'épuisent.

Enfin, on n'échappera pas à l'exigence d'une sobriété pouvant, seule, nous permettre la réalisation de politiques de partage lesquelles s'imposent si nous ne voulons pas voir ressurgir, au XXIe comme au XXe siècle, des conflits immenses et épouvantables.

Ces questions, considérables, ont toutes leurs traductions dans des politiques locales et pas seulement au plus haut niveau. Entre la démocratie de gouvernement et la démocratie d'égalité il doit y avoir de moins en moins de contradiction. Le choix des citoyens engagés dans l'action politique est sans ambiguïté : sans partage effectif, la démocratie n'est qu'un mot.

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran 


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