dimanche 22 avril 2012

Elections présidentielles : allons nous être vraiment content ?



Ce soir, à l'issue du premier tour de la joute des élections présidentielles, une partie de l'électorat sera satisfait des résultats, fera la fête, boira du champagne, comme s'il fêtait la victoire de son équipe sportive, l'autre partie sera morose, d'humeur chagrine et ira dormir de bonne heure.

La comparaison avec une équipe sportive n'est pas fortuite, en effet, c'est à de vrais combats que nous assistons depuis le début de la campagne (encore un terme à connotation militaire) avec toutes les combines, les trucages, les finasseries, les bassesses, les sondages et à la fin le suspense, comme dans un match.

Pourtant, c'est de démocratie, c'est d'avenir, d'espérance que nous aurions aimer entendre débattre, pas de viande hallal ou de gratuité du permis de conduire, pas de propos « people » sous forme de boules puantes assénées avec un sourire carnassier vers les supporters pour dire « vous avez vu, je l'ai bien eu ! »

En ce qui nous concerne, et ce n'est pas un secret, nos convictions penchent à gauche, et si l'on en croit les sondages nous devrions être de ceux qui serons momentanément contents et ferons la fête car l'un de nos héros peut détrôner le président en place.
Momentanément, car il lui faudra, dans 15 jours transformer l'essai pour faire mordre définitivement la poussière au monarque.

Le 6 mai au soir, notre joie sera peut-être à son comble ; oh ! nous aurons le triomphe modeste, pas de champagne du Fouquet's, seulement, celui du super marché.

Pourtant, si une majorité a renvoyé l'objet de notre ressentiment à ses caprices bling-bling qu'il n'aurait jamais dû quitter, c'est dès le lendemain que les choses sérieuses commenceront.
 
C'est à partir de cet instant que doit se décupler notre vigilance, car si la priorité est de relever notre pays du ravin dans lequel 10 ans de politique de droite l'a conduit, nous ne laisserons pas, cette fois-ci, la bride sur le cou à un gouvernement, fut-il de gauche.
 
Nous avons trop longtemps pensé à ce moment pour nous laisser une nouvelle fois voler notre idéal : celui d'une autre politique faite de justice et de solidarité, où la démocratie n'est pas qu'un mot, où les élus ne se croient pas supérieurs aux citoyens et tiennent compte de leurs aspirations.

Nous ne voulons plus :
- d'une politique où le vote des citoyens est balayé par les décisions autoritaires du pouvoir,
- d'une politique où les cris de la rue ne traverse pas les murs de l'Elysée,
- d'une politique sécuritaire qui viole les droits fondamentaux et les libertés,
- d'une politique qui fait le lit au libéralisme et à la croissance économique au détriment du bonheur et de la pérennité des peuples,
- d'une politique qui laisse sur le bord du chemin une partie toujours plus grande de nos concitoyens au prétexte fallacieux qu'ils seraient incapables de s'assumer et boulimiques d'assistance,
- d'une politique xénophobe et raciste qui discrimine les émigrés et les minorités,
- d'une politique qui veut nous faire croire que nos enfants sont un danger.
 
Plus simplement, nous ne voulons plus d'une politique qui prend l'électeur pour un crétin.
 
Nous voulons simplement que tous les citoyens retrouvent une place dans la République.
 
D'ailleurs, il faut que le nouveau pouvoir issu des urnes le sache : pour nous, il ne s'agit pas d'un désir, mais d'une exigence.
Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux

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