mardi 16 août 2011

L'Europe se réduit-elle à l'Allemagne et à la France ?

Le tapage qui est fait sur la rencontre, à Paris, ce 16 août 2011, entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ne couvre pas les millions de constats qu'expriment les Européens des 25 autres États membres ! L'Europe est en panne, mais pas parce que les deux "locomotives" économiques ne tirent pas exactement dans le même sens. La panne est politique : on ne sait de quelle Europe on parle !

S'agit-il de l'Europe de la zone euro et de ses 17 États-membres (ci-dessous en bleu) ?


S'agit-il de l'Europe de l'espace Schengen qui regroupe 22 États-membres de l'UE et 3 États associés : l'Islande, la Norvège et la Suisse ?

Carte représentant l'espace Schengen. Distinction entre les pays signataires, pays signataires mais sans application des accords (Roumanie, Bulgarie, Liechtenstein, Chypre), pays intéressés (Vatican) et pays de l'UE non signataires (Royaume-Uni).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Schengen

S'agit-il de l'Europe du Conseil de l'Europe, dont la Russie, courant ainsi jusqu'au Pacifique, qui a créé la Cour européenne des Droits de l'Homme, veillant au respect des droits de 800 millions d’Européens, dans les 47 États membres du Conseil de l’Europe qui ont ratifié la Convention européenne des droits de l’homme ?


http://www.coe.int/aboutcoe/index.asp?page=47pays1europe&l=fr

S'agit-il de l'Union européenne stricto sensu et ses 27 États-membres (bientôt 28, avec la Croatie ) ?


http://europa.eu/about-eu/27-member-countries/index_fr.htm

S'agit-il de l'Europe de l'Union économique et monétaire, celle de l'Union européenne débordant les 27 États-membres et incluant d'autres États usagers de l'euro (tels que le Kosovo, le Monténégro ou... le Vatican) ?


http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_%C3%A9conomique_et_mon%C3%A9taire

Tenons-nous en là ! L'Europe, multidimensionnée, est un puzzle complexe où se disputent des intérêts nationaux. Nous sommes loin de l'Europe fédérale proposée par Joschka Fischer, en 2000. Plus encore de l'Europe de l'Atlantique à l'Oural de Charles de Gaulle ! Ne parlons pas de l’Europe sociale, limitée par la volonté des États de rester maître de leur politique en matière de droit du travail et de fiscalité. Quant à l'Europe des États-nations de Jacques Delors, ce n'est plus qu'un syndicat de gouvernements !

L'Europe politique reste à faire ou à défaire. Ce ne saurait être l'Europe des marchés et des marchands, ce que, pour des raisons différentes, les chefs de gouvernement français et allemand ne sont pas prêts à comprendre, enfermés qu'ils sont dans la défense des intérêts économiques et électoraux qui sont les leurs.



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