mercredi 17 août 2011

La "règle d'or"

"L’éthique de réciprocité ou « règle d'or » est une morale fondamentale dont le principe est trouvé dans pratiquement toutes les grandes religions et cultures, et qui signifie simplement : « traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse ». C'est sûrement la base essentielle pour le concept moderne des droits de l'homme."



Voici ce que rappelle Wikipedia (en accompagnant son article de l'image du tableau de Van Gogh) et qui peut se résumer à ceci : tout homme est mon prochain !

La règle d'or que veulent faire voter aux Parlements de 17 États de la Zone Euro Angela Merkel et Nicolas Sarkozy (à quoi seront invités les dix ou onze autres États de l'Union européenne ?) consiste à s'imposer par la loi des lois (la Constitution), une discipline budgétaire qu'on ne saurait sinon tenir ! Cette amputation du pouvoir parlementaire (qui, pour des raisons historiques ou conjoncturelles peut avoir à voter un budget en déséquilibre) n'inquiète pas les dirigeants pour qui les députés n'ont rien d'autre à faire que ce qu'on leur demande !



Mais allons à l'essentiel. La règle d'or, en démocratie, c'est de ne sacrifier aucun groupe dans la cité. Ce qui se décline ainsi :
• Toute politique de rigueur budgétaire doit rendre visible et effectif un effort général proportionnel aux revenus des citoyens.
• Toute politique économique doit, en priorité, satisfaire l'organisation de productions indispensables pour satisfaire les besoins fondamentaux de tous les habitants.
• Toute vie en société suppose la solidarité de ses membres et l'éthique de réciprocité (ou la règle d'or) conduit à ne jamais demander au peuple dont les dirigeants font partie ce que ces mêmes dirigeants ne s'imposeraient pas à eux-mêmes.

En clair, toute règle d'or qui ne se fonde pas sur le partage est une règle d'étain qui pliera à la première secousse sociale. Ce à quoi l'on assiste, dans la zone euro et hors d'elle, c'est à la négation de cette règle d'or à laquelle peut s'en tenir l'intelligence. Il s'agit d'imposer une austérité sélective. Il s'agit de comprimer le niveau de vie des masses, partout en Europe, comme si la majorité des citoyens devait "payer le prix" d'erreurs qu'ils n'ont pas commises. Il s'agit surtout de chercher à continuer à fonctionner dans un système qui se brise !

L'exemple le plus caractéristique de cet acharnement à vouloir "ne rien changer quitte à tout changer" est celui-ci : il faut continuer la croissance en limitant le pouvoir d'achat. Dans la logique même de cette économie de marchés qui prend l'eau, on devrait savoir que produire sans consommer devient vite impossible ! Moins et mieux produire pour pouvoir vivre non dans l'opulence des favorisés, mais dans la sobriété volontaire et partagée de tous, constitue une hypothèse inabordable pour ces esprits qui ne fonctionnent autrement qu'au sein de leurs dogmes. La règle d'or à laquelle obéissent déjà ces messieurs et dames c'est : ne touchez pas à mon or (ou à mes actions, à mes revenus bancaires, à ce à quoi ne peuvent aspirer les "gens de peu").

La règle d'or que l'on veut faire adopter et par le Parlement et par l'opinion (maintenant que le "travailler plus pour gagner plus" a fait faillite), c'est : "un peuple en dette est un peuple pauvre ; puisons dans nos réserves pour payer nos dettes". Autrement dit : appauvrissons nous pour nous enrichir... Belle logique ! Qui va s'appauvrir davantage et qui va s'enrichir n'est pas dit. Avec cynisme on nous le laisse deviner : la France est et restera un pays de plus en plus riche qui se refusera à enrichir ses propres enfants en tout cas la majorité d'entre eux.


L'abolition des privilèges, à Versailles

À quelques jours de la commémoration du vote de la déclaration des Droits de l'homme et du citoyen, le 26 août 1789, on a honte de voir le retour des privilèges et des privilégiés, car la règle d'or est devenue : laissez les riches s'occuper de choses sérieuses et que nous suive la populace.

Résister et changer, résister pour changer est et reste notre conviction. Avec les forces qui s'expriment partout, et de plus en plus souvent, d'indignation en indignation, nous empêcherons la perpétuation de cette injustice dorée.

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran





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