dimanche 6 mars 2011

Mais que cherche l'UMP ?

Le 18 février 2011, le journaliste Éric Zemmour a été condamné à 2000 €, avec sursis, pour provocation à la discrimination raciale. Le 6 mars 2010, sur Canal+, il avait lancé, en parlant des quartiers sensibles : « Il y a des trafics dans ces quartiers ! », puis, il avait ajouté : « Pourquoi sont-ils contrôlés 17 fois ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes !».

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Et, en plus, ils flirtent dans le dos de leurs parents !

Effectivement, ce jour là, Eric Zemmour avait franchi la limite de la liberté d'expression pour tomber dans l'incitation à la discrimination raciale.

Le mercredi 2 mars 2011, l’UMP l’a néanmoins invité à l’Assemblée Nationale, pour participer à un débat organisé par Hervé Novelli, secrétaire général adjoint de la formation politique, et ancien ministre.

A l’issue de son intervention, Eric Zemmour, invité d’honneur, a été longuement ovationné par les 350 personnes présentes, dont Jean-François Copé et le nouveau ministre de la défense, Gérard Longuet.,La veille, déjà, une vingtaine de députés du collectif « La Droite populaire », tous membres de l’UMP, avaient reçu le journaliste pour lui exprimer leur soutien. (1)


Lors de son intervention, Eric Zemmour a fustigé les « magistrats inféodés au politiquement correct » et les « lois-bâillons » qui brideraient la liberté d'expression, il faut comprendre dans son propos : la liberté de tenir des propos discriminatoires. En citant, notamment, la loi Gayssot, visant à réprimer tout propos raciste, antisémite ou xénophobe et la loi Taubira qui reconnait l'esclavage comme un crime contre l'humanité, il a ajouté "La République, de Gambetta au général de Gaulle, a très bien vécu sans ces législations liberticides", terminant sa diatribe sous les applaudissements des élus UMP pour appeler à supprimer le droit à l’action pénale pour les associations anti-racistes « ces associations qui manient l'action en justice comme leurs anciens maîtres révolutionnaires maniaient la Kalachnikov » ajoutant : "Et pendant que vous y êtes, si vous pouviez supprimer leurs subventions, cela ferait du bien au budget de l'État ».


Comme pour un ancien ministre, récemment remercié, au lieu de considérer Éric Zemmour en délinquant condamné, l'UMP en fait un martyr ou un héros. Pour le parti présidentiel, sa condamnation est injustifiée et la pensée raciste doit être autorisée dans notre pays. Son invitation est une très lourde faute, non seulement contre les victimes de discriminations, mais contre la République. Le parti et le bateleur oublient simplement que, dans notre République, le racisme n'est pas une opinion, mais un délit.


C'est une provocation idéologique effrayante, indigne d'une formation politique républicaine, dont le premier représentant est président de la République !


Ne nous étonnons pas, ensuite, qu'un sondage marque une tendance au développement du vote lepéniste ! La droite virant à l'extrême droite, ses électeurs suivent...



Jean-claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux

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