lundi 11 octobre 2010

La France un pays en voie de sous-développement ?

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Soyons loyaux : il n'y a pas que la France qui, en Europe, vit "au-dessus de ses moyens"! Le recul économique de l'occident, face à la Chine et à l'Inde, sans compter le Brésil et d'autres pays qui ont fini d'émerger, n'a rien de surprenant. Quand le colonialisme politique puis le colonialisme économique cessent de nous permettre de vivre sur le dos ce ceux que nous exploitions, nous nous retrouvons contraints de compter sur nos seules richesses (qui ne sont pas minces) mais il n'est plus possible de rester dominateurs.Afficher l'image en taille réelle

La France n'approvisionnera pas toute la Chine en automobiles et le marché européen est saturé, donc, automobiles électriques ou pas, la production automobile française va reculer même si l'argument écologique (pourtant fort!) restait sans effet.

L'augmentation du chômage n'est pas dû à un manque de croissance mais à une réorganisation de la production qui n'a plus besoin d'autant de main d'œuvre.

Si le développement c'est la croissance alors, de surcroît, il faut craindre que nous connaissions une décroissance non voulue, et dommageable, qui nous fassent entrer dans la voie du sous-développement !

Rien d'illogique dans tout ça. Le développement des pays hier sous-développés (qu'hypocritement nous appelions de nos vœux) ne peut s'effectuer en même temps que le nôtre. Nous avons satisfait les besoins essentiels de notre population et, si la pauvreté s'accroît, c'est uniquement parce que la répartitions des richesses est scandaleusement inégalitaire.

Cependant, tendanciellement, on délocalise, non seulement parce que le coût de la main d'œuvre est moins cher ailleurs, mais parce que produire ailleurs est plus urgent qu'ici. Il y a plus d'affaires à réaliser là où l'on manque que là où le marché se rétrécit. C'est aussi brutal que ça.

Face à ce constat d'une vaste peau de chagrin européenne en cours de réduction, que les avancées de l'industrie touristique, la restauration, l'hôtellerie, ne suffisent pas à compenser, nous fonctionnons sur des acquis économiques mais il nous faut nous habituer à ne plus satisfaire tous les désirs que la publicité générait avec subtilité et efficacité. Nous allons croire à un recul alors que nous allons seulement abandonner de faux services et des productions souvent inutiles.

Si nous devions en rester là, ce ne serait pas malsain pour notre santé, malheureusement, comme l'effort à consentir pour accéder à la sagesse, à l'équilibre et à la juste répartition ne sera pas partagé par tous, nous risquons d'aggraver la chute de nos revenus si les ponctions sur les réserves sociales continuent d'être effectuées pour maintenir les privilèges.

En vérité, nous sommes déjà dans cette zone d'effondrement que ni le capitalisme libéral ni la social-démocratie (non moins libérale) ne sauront remplir. La mondialisation dont nous avions tiré le plus grand profit se retourne et les exploités peuvent, l'un après l'autre, lentement mais irrésistiblement, devenir nos exploiteurs !

Tout se passe comme si le gâteau à partager, ne grossissant plus, avait, à présent, des parts d'inégal rayon ou épaisseur, ce qui ne change rien pour les gourmands dotés des bons morceaux, tandis que les plus nombreux des convives s'attendent à manger moins qu'avant, voire, pour certains, des miettes...


Des parts inégales ou manquantes, avec un trou au milieu...

La crise n'est rien d'autre que cet arrêt de la croissance de l'écart entre les nantis et les nouveaux "riches". La Chine qui avait déjà toute sa place dans les coffres forts US, rentre en Europe par le Pyrrhée et ne n'est que le début. L'Europe, sans doute avec les USA, va connaître le temps des vaches de plus en plus maigres. Cela prendra du temps mais, de même que les ouragans se succèdent, les crises vont se suivre. Des crises ou, plus exactement, la réduction des inégalités à échelle planétaire.

Voilà pourquoi la France entre dans un état qui va nous donner à penser qu'elle connait, à son tour, un sous-développement...

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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