vendredi 21 mai 2010

À Cergy comme ailleurs, la "vidéotranquillité" n'est pas rassurante !

Vidéosurveillance, … vidéoprotection, … et maintenant... vidéotranquillité !

De nouvelles expressions pour faire passer la pilule.



J'vous ai à l'œil

C’est très onéreux et dispendieux de l’argent public.

C’est inefficace et, au-delà, le rapport coût/efficacité est nul.


C’est attentatoire aux droits fondamentaux.

Cela ne PROTÈGE personne. Cela SURVEILLE simplement.

D’ailleurs, et personne ne s’y trompe, pour faire accepter ces systèmes intrusifs, la NOVLANGUE, le marketing politique transforme les expressions – "PROTECTION À DROITE" et, comme cela ne suffit pas, "TRANQUILLITÉ À CERGY" !




C’est très onéreux et dispendieux de l’argent public :

1) En moyenne 1,5 à 2 millions € (10 000 000 F à 13 000 000 F), pour l’installation.

2) De 150 000 à 200 000 € pour la maintenance annuelle.

3) Et, pour un système fonctionnant 24h/24, 500 000 € au-minimum pour la masse salariale des opérateurs assis derrière les moniteurs de contrôle.

C’est-à-dire, sur 5 ans, un budget total moyen de 5 000 000 € (35 millions de francs) soit, environ, 40 salaires d’éducateurs, d’animateurs sociaux culturels, médiateurs de rue, correspondants de nuit, surveillants de sortie d’école, enfin des emplois de proximité permettant de renforcer le lien social et de faire des actions de prévention.

Pourquoi ces systèmes ne sont-ils pas efficaces ?

Parce qu’on leur demande de faire un travail qui ne correspond pas à leur process technologique, en fait de quoi s’agit-il :

- d'un ensemble de caméras,

- d'un réseau reliant l'ensemble de ces caméras,

- d'une ou plusieurs salles de contrôle où des opérateurs reçoivent et visionnent les images sur des moniteurs de télévision,

- d'un système informatique, généralement automatisé, de gestion et de stockage des images.

On comprend immédiatement les limites du système.

A part quelques cas très isolés, le décalage entre la constatation d'une singularité et l'intervention in situ est important ! À quoi il faut ajouter la baisse très rapide de la vigilance des opérateurs.

À cause de ces limites fonctionnelles, et sauf à placer un fonctionnaire de police en faction sous chaque caméra, la vidéosurveillance ne protège pas et n’apporte aucun progrès en matière de sécurité.

Une étude anglaise de 2006 l’a démontré de façon claire : ces systèmes permettent tout au plus de résoudre « plus rapidement », et a posteriori, 3 % des enquêtes policières.

Ce n'est pas seulement la conclusion d'une étude anglaise, reportons-nous au rapport du site URBANEYE sur 6 villes européennes - Berlin, Budapest, Copenhague, Londres, Madrid, Oslo et Vienne. Pas des villes françaises, bien entendu. Il est affligeant pour la vidéosurveillance.



La République n'aime pas le flicage


C’est attentatoire aux droits fondamentaux :

C’est le point que les thuriféraires de la vidéosurveillance nomment péjorativement l’IDÉOLOGIE des "droits-del’homistes".

Ce n’est pas d’idéologie qu’il s’agit mais du respect des droits fondamentaux et principalement de celui de pouvoir circuler librement, sans entrave, c’est-à-dire sans être épié, espionné constamment par un surveillant invisible comme dans le panoptique de Jeremy Bentham, si bien décrit par Michel Foucault.

Que ceux qui nous disent : "je n’ai rien à me reprocher, donc je m’en moque" se méfient. Ils n’ont rien à se reprocher dans la norme sociale d’aujourd’hui, peut-être. Mais demain, qu’en savent-ils ?


La société n’est pas à l’abri d’une dérive et d’un système plus autoritaire, voire totalitaire.

Et qu’on ne nous dise pas non plus : "cela n’est pas possible". Tout est possible; on l’a vu en d’autres temps.

Croyez vous que les homosexuels, les malades mentaux, les Tsiganes, et enfin les Juifs, avaient quelque chose à se reprocher en 1942 ?


http://www.newsoftomorrow.org/IMG/jpg/berne_plebiscite_la_videosurveillance_resize_crop320par220.jpg
Et les Noirs ? Donc...

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à poster un commentaire.