lundi 12 mai 2008

Ne restons pas nous-mêmes des esclaves !



Nous venons de célébrer,
le 10 mai, l’anniversaire de la loi d’abolition de l’esclavage.

Dans un discours très fort, et resté célèbre, prononcé à Miami en 1987, Aimé Césaire, qui vient de nous quitter, disait « La négritude, une révolte nécessaire contre le sentiment européen de supériorité »

C’était, il y a 21 ans, rien n’est à changer à cette phrase, toujours d’une actualité brûlante.

Il ajoutait : « Je veux parler de ce système de pensée d’une civilisation éminente et prestigieuse à abuser de son prestige même pour faire le vide autour d’elle en ramenant abusivement la notion d’universel, chère à Léopold Sédar Senghor, à ses propres dimensions, autrement dit à penser l’universel à partir de ses seuls postulats et à travers ses catégories propres. »

Dans ce discours, il s’adressait particulièrement à nos frères noirs, et par-delà aussi, à tous les opprimés, de toutes origines, couleurs et religions.

C’est l’arrogance du monde occidental qu’il dénonçait à cette occasion.

Ce monde occidental qui affirme l’universalité de son modèle de société, le certifie meilleur et soutient qu’il doit être appliqué à l’ensemble de l’humanité même au son du canon.

Ce monde occidental, et l’une de ses composantes, la France, qui s'est faite avec des immigrations successives, mais qui a peur de la différence au point de créer un ministère de l’identité nationale. Pour rendre hommage à Aimé Cesaire, accordons-nous pourtant pour constater que la France tient sa force de la diversité des peuples qui la composent.

Concluons par un écrit dont je vous laisse trouver l'auteur(e) :
« ... La France, je l’imagine regarder l’avenir dans sa diversité, défendre sa vision à l’extérieur par une francophonie moins ringarde, se voir telle qu’elle est, fière d’elle-même ; je rêve de voir cette nation se rassurer enfin sur ce qu’elle est. Se rassembler. Les jeunes, les femmes, les exclus, les anciens. Il faut en finir avec la fracture générationnelle ; la fracture du genre, la fracture culturelle, la fracture sociale au profit de la solidarité, de la fraternité, et du patriotisme républicain. »

Allez, rien n'est perdu. Il reste l'espoir d'en finir avec ces fractures au sein du genre humain!


Jean-Claude Vitran

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