mardi 15 avril 2008

Crise, vous avez dit crise ?





Je ne suis pas économiste et c’est tant mieux.

Je suis seulement un humain moyen qui, comme tous les Français, se pense doué de bon sens.
C’est pour cette raison que je m’autorise à attirer l’attention sur les dérives actuelles du capitalisme et de son rejeton, la société libérale.

Les postulats de ce système économique sont :
• de laisser faire le marché qui s’autorégule,
• d’ouvrir tous les services collectifs du pays – santé, éducation, transports, énergie, etc. – au marché libre pour supprimer les financements publics et les fonctionnaires.
Les privatisations successives des gouvernements, de gauche comme de droite, ne sont que l’illustration de ce principe.

Pourtant, ces derniers jours, plusieurs événements, non reliés entre eux, vérifient la faillite de ce système économique :

1) Le renchérissement des matières premières alimentaires empêche des populations entières de se nourrir et déclenche des émeutes dans de nombreuses parties du monde. Il affecte le pouvoir d’achat des Français.
Que le marché finisse par s’autoréguler est une évidence, mais le problème vient de la longueur d’onde du cycle d’autorégulation. Cette onde est longue et, comme dans tous systèmes en phase de régulation, elle passe par des stades positifs ou négatifs, avant de redevenir stable. Le pouvoir d’achat de la majorité de nos contemporains permet seulement de satisfaire le cycle de la faim; il est vital et permanent. Si les denrées alimentaires se renchérissent rapidement, ils ne peuvent plus manger à leur faim.
Ce cycle court ne peut pas s’accommoder des fluctuations longues du marché car discordants, ils ne sont jamais en phase..
Pour accorder ces déphasages, il y avait, jusqu’alors, besoin d’un élément régulateur : les États. C’était eux qui réussissaient tant bien que mal la régulation du marché, mais la mondialisation, véritable credo économique occidental, a changé la donne.

2) La hausse du prix du gaz et la suppression de la carte famille nombreuse (même si le gouvernement est revenu sur cette suppression) offre une image des effets pervers du libéralisme.
Lorsque Gaz de France et la SNCF étaient dans le giron de l’État, la fixation du prix du gaz et l’attribution de la carte famille nombreuse ne faisaient pas question. L’État était, là aussi, quelquefois à son corps défendant, le régulateur. Ces deux entreprises ont maintenant pris goût à l’économie de marché, à ses dividendes à deux chiffres et au dogme du profit, sans préoccupation humanitaire. Privatiser les entreprises publiques dérégule les marchés au détriment des consommateurs. Demander à une entreprise privée de se préoccuper de la personne humaine, c’est la menacer; la seule loi qui prédomine est celle de la concurrence et de ses exécuteurs. Croire qu’une entreprise privée, petite ou grande, fera preuve de modération est une naïveté proche de la bêtise. Le postulat des entreprises est de faire du profit, rien que du profit. C’est la raison du plus fort qui domine. Que nombre de chefs d'entreprises se réclament de l'éthique (ou tiennent tout autre discours moralisateur!) relève de l'imposture fallacieuse.

Par ailleurs, le monde devient virtuel, la bourse est virtuelle, les finances sont virtuelles, les images sont virtuelles, etc. Seuls les Êtres humains sont bien réels, de chair et d’os. Et c’est bien là le problème

Jean-Claude Vitran.

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